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Sur le chemin du massage : devenir masseur kinésithérapeute

Comment j’en suis venu à devenir masseur kinésithérapeute

L’accident de voiture

1999. 9h du matin. Alors que je roule sur l’autoroute sous une légère pluie, je perds le contrôle de ma voiture. Quelques zigzags, un tête à queue, et voilà la voiture enfonçant le rail de sécurité. A peine arrêtée elle reçoit de plein fouet le choc d’un 30 tonnes lancé à pleine vitesse. Ouch! Sous le choc, la voiture fait encore un tour sur elle-même et termine sa course en plein milieu de l’autoroute. Lorsque je reprends mes esprits, j’aperçois la file de voitures bloquée derrière moi. Je m’extirpe par la fenêtre brisée de la voiture. Je suis sonné et choqué. Une demi-heure après l’accident, l’ambulance arrive sur les lieux et me conduit à l’hôpital le plus proche.

Diagnostic

Sur les radios je n’ai rien de cassé mais la colonne vertébrale a subi des traumatismes. Traitement: une semaine de minerve et trois mois de convalescence couché. J’ai mal. J’hurle de douleur la nuit. Après cette période, le diagnostic de mon médecin (l’un des meilleurs) est malheureusement sans appel: les traumatismes sont irréversibles (« laxités »). En clair : je peux reprendre une vie normale, mais je souffrirai toute ma vie …

Traitement

D’osthéo en kiné en osthéo en osthéo en kiné en osthéo en kiné (dans cet ordre), payés dans un premier temps par l’assurance accident du travail, j’essaie de soulager mes douleurs mais je souffre toujours énormément. De bilan de santé en bilan de santé en bilan de santé, j’essaie tous les moyens possibles pour limiter les douleurs au supportable et les soins au payable. Mais deux séances d’osthéo et dix séances de kiné par mois, sans plus aucune intervention de l’assurance et très peu de la mutualité, cela chiffre dans les 200 EUR par mois, au bas mot. Et cela m’oblige à me déplacer sans arrêt : à la longue je ne supporte plus cette salvatrice corvée. Sans compter qu’entre les séances je souffre crescendo et que parfois je dois presque ramper jusqu’au cabinet du thérapeute. Sans compter que la qualité de mon travail en pâtit et contribue aux effets du cycle douleur-stress. Trop c’est trop. Je démissionne pour une charge de travail plus légère et j’investis dans des cours de massage pour pouvoir non plus acheter mais échanger des massages.

Formation

Je m’inscris aux cours de massage de l’Ecole de Massage Sensitif Belge (EMSB), avec Corinne Urbain et Régis Verley. J’y reçois une formation de qualité, dispensée dans une atmosphère de profond respect, ce qui me permet de faire de profondes prises de conscience. Aussi, j’y redécouvre un de mes cinq sens : le toucher, dont j’ignorais presque tout.

Le massage sensitif s’inspire des massages californien, suédois, et indien. Dans un massage sensitif, le patient est couché sur la table, et reçoit des mouvements de massage sur les bras, les jambes et le dos. Les mouvements de massage consistent en des drainages, étirements et pétrissages, légers ou profonds selon les muscles et les desideratas de la personne. Le massage dure une bonne heure, dans une pièce suffisemment chaude et doucement éclairée, avec une musique relaxante et des senteurs agréables. Avant et après le massage, la personne massée est invitée à partager son ressenti et à exprimer ce qui lui vient. En sortant du massage, elle se sent généralement légère et détendue. Evidemment, il n’est pas aisé de décrire un massage ; pour bien se rendre compte de ce qu’est un massage, le mieux est encore de l’expérimenter par soi-même.

Le massage devient vite ma passion. En plus d’un soulagement musculaire thérapeutique, j’y trouve la conscience de moi-même et de mes émotions.

Depuis mes premiers cours au sein de l’école, plus de 5 ans ont passé. En 5 ans, j’ai suivi deux fois l’intégralité du cycle de base, et j’ai terminé la formation professionnelle. Mon titre officiel est aujourd’hui « Praticien formé au massage sensitif belge ».

Suite aux louanges et encouragements de mes receveurs, que je remercie au passage, j’envisage de passer la certification de l’école de massage sensitif belge. J’espère un jour pouvoir vivre de mes massages. Et j’espère me sentir prêt très bientôt à donner des cours, et ainsi contribuer à permettre à un maximum de gens de pratiquer le massage dans leur vie.

Pratique

Je pratique principalement l’échange de massages entre élèves de l’école. Je fais également partie du club belge du massage, ce qui me permet d’échanger et de découvrir d’autres types de massages : californien, holistique, thaï, réflexologie plantaire, etc.

Dès que j’aurai plus de temps, je m’attacherai à vendre mes massages à un maximum de gens. En attendant, je les offre à mon entourage. Masser me permet de contribuer au bien-être d’autrui, et aussi de me perfectionner. Ceux qui reçoivent un massage et souhaitent contribuer en retour peuvent m’offrir du matériel de massage, en particulier des huiles essentielles, ou faire un don à l’association L’espace en nous, une asbl qui donne des cours de massage au sol, de relaxation coréenne, de développement personnel et, plus généralement, vise à réconcilier avec leur corps un maximum de personnes.